Sur les réseaux sociaux, les entreprises ont accompagné la reprise de l’activité économique après le confinement en communiquant sur le respect des règles sanitaires dans leurs locaux. Mais aussi en valorisant les équipes, les projets en cours et les prochains défis.
#stayathome #restezalamaison : vous les reconnaissez ? Ce sont les hashtags qui se sont multipliés durant la période de confinement. Notamment sur les réseaux sociaux à l’instar de Facebook et de Linkedin. En parallèle des informations angoissantes diffusées par les médias sur leurs propres pages, la grande majorité des entreprises a suivi l’exemple. Et ce, en mettant en scène leurs collaborateurs en télétravail et/ou en imaginant des initiatives originales. Objectifs : d’une part, valoriser le maintien de leur activité malgré la situation et la distanciation. D’autre part, se positionner favorablement dans l’esprit des internautes. Entre autres, par une communication axée sur des notions fédératrices et positives telles que la solidarité, l’optimisme et/ou le changement.
Oui mais voilà : avant même que le confinement ne se termine, de nombreuses sociétés ont changé leur fusil d’épaule. En premier lieu, pour préparer le terrain du déconfinement et remettre leur audience, et donc leur clientèle, dans le droit chemin de l’acte d’achat une fois leurs locaux et leurs points de vente rouverts. Ensuite, pour changer de ton afin de cesser de véhiculer l’angoisse. Ceci étant, le début de la période de déconfinement est passée par là. Quelle attitude une entreprise devrait-elle à présent adopter quant à son community management ? Par quels biais pourrait-elle se positionner de telle sorte à éviter la récupération simpliste des événements, apte à éluder purement et simplement l’expérience utilisateur, dans le cas où celui-ci ne se décide pas finalement à la fuir ?
Réseaux sociaux et déconfinement : retour à la case départ ?
Qu’on reconnaisse ou pas la pertinence du confinement total décidé par les instances gouvernementales françaises, celui-ci s’est (partiellement) achevé le 11 mai dernier. Qu’on s’interroge ou pas sur ce qu’il dissimule, le quotidien professionnel de bon nombre de gens, cloîtrés à domicile en chômage technique ou en télétravail, a redémarré au sein des entreprises. Sur les réseaux sociaux, celles-ci ont accompagné cette reprise en communiquant sur le respect des règles sanitaires dans leurs locaux. Mais aussi en valorisant les équipes, toutes très enthousiastes sur les photos postées sur Facebook et Linkedin. En mettant en avant les projets en cours et les prochains défis.
Ainsi, les posts quant au nombre de morts journaliers, au désœuvrement face à la détresse des personnels soignants ou aux nécessités de changement, ont été remplacés par ceux qu’on pouvait lire avant le confinement. Comme si de rien n’était ? Pas tout à fait. En réalité, cette approche dévoile plusieurs craintes et interrogations de l’entreprise. Notamment face à la levée de bouclier des internautes quant aux informations trop anxiogènes. Surtout si l’on considère la reprise de leurs activités professionnelles couplée à une restriction des opportunités d’évasion. Bars, restaurants, lieux culturels : difficile de se changer les idées après une journée de travail bien remplie lorsque tous ces établissements demeurent fermés. Hormis devant la télé, au parc, ou sur le web et les réseaux.
Community management lors du déconfinement : interroger, partager et prendre position
L’un des enseignements essentiels de la crise sanitaire et économique liée à la pandémie de Covid-19 consiste en la capacité de l’entreprise à appuyer son positionnement. Non pas en suivant la posture faisant consensus. Mais bel et bien en profitant des événements pour renforcer ses propres valeurs. Comment ? En échangeant librement et de manière constructive avec son audience pour favoriser le partage d’expérience. Ainsi, l’idée ne se résume pas à remettre en question les modèles qui existaient avant la pandémie. Il s’agit aussi de concrétiser une dynamique nouvelle à long terme, fondée sur une concertation très éloignée des process Top/Down usuels.
Par l’opportunité qu’ils offrent de pouvoir tout autant interpeller, concerner et impliquer, les réseaux sociaux forment des trésors de sens bienvenus pour dépasser la seule vision consumériste et/ou corporatiste de l’entreprise. Après le confinement, les gens ont besoin de se retrouver, d’interactions sociales. Justement, dans réseaux sociaux, il y a sociaux. Et il y a fort à parier qu’ils joueront un rôle clé dans la réinvention d’expériences utilisateurs périmées. Si tant est que l’entreprise prenne le temps d’écouter et d’apprendre de ces mêmes utilisateurs, sans avoir froid aux yeux quant à la confrontation d’idées.